Bon, je me dois de faire preuve d'une extrême franchise. Voici l'histoire telle qu'elle s'est passée, telle que les amis se la raconte encore de nos jours...
Il est des choses terrifiantes sur terre, mais aucune ne vous glace aussi littéralement le sang que l'hiver Kislévite. Nafanaël était seul, perdu dans une tour de vent gelée, isolé au milieu d'un océan poudreux qui aurait pu ressembler au paradis de par sa pureté. Mais l'enfer était plus doux pourtant que la brûlure du froid sur le visage du jeune homme.
La mort dans un tombeau immaculé, Nafanaël n'imaginait rien d'autre maintenant.
C'est là qu'il vinrent. Trois cavaliers. Pas un de plus, et l'été arrivait avec eux. Le premier semblait être descendu du ciel sur les rayons même du soleil tant son armure scintillait et luisait sous le soleil blafard. Les deux autres, plus larges d'épaule mais au ports moins altier, avaient jeté sur leurs poitrine des fourrures de loups gris et une calme gravité se lisait dans leur regards.
La Tzar, car c'était lui, ordonna aux deux soldats de porter l'homme. Un des hommes insista pour donner au jeune homme une gorgée d'alcool mais le regard autoritaire du souverain l'en empêcha.
-Je préfèrerais que cet homme vive si tu n'y voit pas d'inconvénient Hariwald.
Les deux soldats, un temps surpris, éclatèrent de rire de concert. Nafanaël dans son inconscience cru entendre le crépitement des bûches dans l'âtre. Mais ce n'était que les rires de deux hommes. Il se senti pourtant réchauffé.
Ainsi, moi, Hariwald, ulricain de naissance, aventurier de passage à Kislev je sauvais la vie d'un jeune homme lors d'une banale course avec les tzar et son garde du corps.
C'est en amenant l'homme frigorifié à Kislev que je découvrit cette ville. J'y entrais. Je ne n'en suis toujours pas sorti.