Voici le début d’une petite histoire. Dites moi ce que vous en pensez et n’hésitez pas à poster des critiques bien sûr, bonnes ou mauvaises
!
Le silence était assourdissant. Implacable, il avait envahi l’atmosphère et s’était abattu sur le charnier. Pas un son, pas même un murmure…le silence…Tel un cancer il s‘était emparé de l’Instant et tordait le présent de sa poigne éthérée. Dans un murmure abject, il chuchotait à l’oreille des cadavres et insinuait en leurs esprits déjà décharné le folie de l’éternité.
Le silence…
Felgarth était encore envahi du fracas de la bataille. Son épée feulait emprisonnée dans son fourreau d’airain. Lame démon, elle insinuait dans sa tête des visions de guerres et de carnages en permanence. La dernière bataille ne l’avait pas rassasiée, elle en voulait encore, amante insatiable, toujours assoiffée.
Dans un sursaut de rage elle vibra d’énergie malsaine. L’élancement fut soudain, la douleur fit mettre à Felgarth un genou à terre alors qu’il luttait mentalement contre la volonté de l’arme. Ses yeux se mirent à pleurer du sang et sa gorge se serra. Sa cervelle bouillonna subitement. Vaincu, il baissa la tête, prosterné devant un invisible adversaire. On ne pouvait battre Khorne.
Un hurlement résonna dans son crâne alors qu’il se relevait. Du sang, encore. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire fou, un sourire qui aurait fait fuir toute les meutes de l’enfer…
Un vent glacial balaya le champ de bataille, purifiant l’air et gelant les corps. Sevastian senti la brûlure du froid sur ses joues et ouvrit péniblement un œil. Son côté droit le lançait douloureusement et une rigole de sang avait séché sur son front, continuant jusqu’à se perdre dans la barbe blonde du jeune kossar.
Rassemblant ses forces, il réussit à s’asseoir. Il sourit amèrement : il avait contracté tous ses muscles pour un geste simple et tous ses membres étaient engourdis. Le froid, ou la mort, avaient bien faillit le saisir définitivement.
Alors qu’il rassemblait ses idées, une gourde apparut dans son champ de vision à même pas un pouce de son visage.
- Bois !
Sevastian leva la tête à peine surpris et, remerciant son bienfaiteur d’un regard, il but une longue gorgée. Par le saint Tzar ! La gourde contenait t’elle quelque liquide enflammé ?! Non, bien sûr que non, c’était du Kvas, du vrai. La steppe même semblait couler dans ses veines. Il but encore.
- Doucement, tu vas prendre feu !
Le ton était enjoué mais la voix profonde, Sevastian se leva pour jauger l’autre homme…si s’en était bien un ! Il ressemblait en effet plus à un ours qu’à un être humain. Il faisait bien un tête de plus que lui et semblait deux fois plus large. A sa ceinture pendait une hache qui aurait pu fendre les dents d’Ursun elles même.
- Tu as erré longtemps dans les limbes, fit soudain le géant, ne voulait tu pas te réveiller ?
- Ma Rota a disparu, mon cheval est mort, pourquoi me réveiller ? Répondit Sevastian quelque peu impressionné par le ton autoritaire du colosse qui lui faisait face.
Ce dernier éclata d'un rire qui aurait fait rougir le tonnerre lui même :
- C’est le privilège des fous que de répondre à une question par une autre, s’esclaffa l’homme. J’ai deux chevaux robustes, suis moi, il est temps pour toi de vivre une dernière fois.
Comme une prière à lui même, le jeune guerrier chuchota :
- Vivre une dernière fois…